• Home
  • Actualite
  • Mode
  • Symbole du "made in France", "les Atelières" placée en liquidation

Symbole du "made in France", "les Atelières" placée en liquidation

By AFP

loading...

Scroll down to read more

Mode

Erigée en symbole du "made in France" par Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, la coopérative "les Atelières", à Villeurbanne, spécialisée dans la lingerie féminine de luxe, a été placée mardi en liquidation judiciaire. "Aujourd'hui la décision qui a été prise, c'est une liquidation judiciaire", a annoncé mardi à la sortie de l'audience au tribunal de commerce de Lyon, Muriel Pernin, présidente de la coopérative qui emploie une trentaine de salariés, dont des ex-ouvrières de Lejaby qui avaient perdu leur emploi au moment de la restructuration de la marque en 2012. "Nous avons demandé à pouvoir rester dans l'entreprise jusqu'à demain soir ce qui nous a été accordé avec une certaine bienveillance", a ajouté Mme Pernin.

Le tribunal a ainsi consenti à ce que la coopérative puisse "terminer les commandes enregistrées", a assuré aux journalistes Mme Pernin précisant que quelques commandes avaient été passées dans la nuit. "Cela me permettra également, à moi, de bien accompagner mon personnel puisqu'à partir de jeudi matin, plus personne ne pourra revenir aux Atelières", a-t-elle poursuivi. Le 5 février, la coopérative, qui a été créée en 2012, avait été déclarée en cessation de paiement.

Une suite d'événements externes qui ont desservi la coopérative

La crise russe, 70.000 euros d'impayés et de grosses baisses de commandes expliquent notamment les difficultés de l'entreprise, selon Mme Pernin. L'arrivée tardive de la première collection de l'entreprise pour la période de Noël, "qui aurait dû permettre de s'affranchir de la sous-traitance", ainsi que les attentats parisiens de janvier - "peu propices à la consommation" - ont également contribué à cet échec. En outre, le premier partenaire des Atelières, la Maison Lejaby, a fait fabriquer seulement 6.500 pièces en 2014 contre 14.000 commandées. "On a été un vaisseau, un navire léger qui a dû faire face à des vents contraires qui étaient quand même très violents", a dit Mme Pernin. "On peut être tristes de ne pas avoir pu continuer plus longtemps", a-t-elle ajouté soulignant que l'entreprise "avait incarné l'espoir". "On a tenté une aventure qui était difficile", a-t-elle estimé expliquant: "On a essayé d'inventer ce qui n'existait pas en France qui était le modèle de production de la lingerie corseterie en petites séries". "Il nous aurait fallu un peu plus de temps", a-t-elle jugé. "Mon premier sentiment c'est que je suis très perturbée, c'est très dur de vivre ce genre d'évènement", a déclaré de son côté la déléguée du personnel, Amandine Bardy, 24 ans. "Ce qu'il y a de dur c'est qu'il va falloir l'annoncer aux collègues (...) et de savoir qu'il ne nous reste plus que 48 heures pour rester dans cette entreprise tout en souhaitant que peut-être par miracle il y ait un repreneur qui vienne se manifester et que ce serait bien de sauver ce métier qui est en train de disparaître", a-t-elle espéré. Des démarches ont été engagées pour retrouver un repreneur, a précisé Mme Pernin.

En 2014, "les Atelières" ont réalisé un chiffre d'affaires de 230.000 euros. Ses pertes sont estimées à quelque 800.000 euros. Société coopérative d'intérêt (SCIC), l'entreprise confectionne de la lingerie haut de gamme, 100 pour cent fabrication française. Après avoir frôlé la liquidation, elle avait récolté 657.150 euros lors d'une souscription "citoyenne" en mars 2014. Cette levée de fonds propres avait été saluée par Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ministre de l'Economie sociale. A cette somme, s'était alors ajoutée une ligne de prêts bancaires de 350.000 euros garantis à 70 pour cent par la Banque publique d'investissement (BPI). Un premier appel aux dons avait permis de rassembler 250.000 euros en 2012 à la création de la société. (AFP)

les atelieres