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Bernard Arnault a rencontré Donald Trump

By Herve Dewintre

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Business |POINT DE VUE

C’est à notre connaissance la première personnalité française que Donald Trump rencontre en tant que président élu des Etats-Unis. Une rencontre au sommet. Au sommet de la Trump Tower plus exactement, à New York. Ce patron français n’est autre que Bernard Arnault, puissant dirigeant de LVMH, premier groupe de luxe mondial en termes de chiffre d’affaires grâce à son portefeuille de plus de 70 marques de prestige : Louis Vuitton, Céline, Kenzo, Fendi, Guerlain, Givenchy, Chaumet, Bulgari.

Bernard Arnault était accompagné de son jeune fils Alexandre, passionné de nouvelles technologies, récemment nommé co-gérant du malletier allemand Rimowa, racheté en octobre dernier par LVMH. Devant les caméras, les trois hommes échangent des sourires francs, Donald Trump taquine Alexandre. Le courant passe bien. Il faut dire que Bernard Arnault, adepte de la realpolitik appliquée à l’entreprise, n’a jamais caché son exécration de tout ce qui touche de près ou de loin au socialisme. Il était donc bien naturel, à 10 jours de l’investiture du futur président américain, de venir saluer personnellement le candidat victorieux du parti Républicain. Il s’agissait aussi pour le patron de LVMH de venir donner des gages de bonne conduite à celui qui a fait du patriotisme économique le point central de son programme. Quitte à menacer les entreprises récalcitrantes.

Donald Trump a promis des emplois aux américains, notamment dans le secteur manufacturier. Pour cela il n’hésite pas, à grands coups de tweets vindicatifs, à pointer du doigt les entreprises qu’il soupçonne de vouloir délocaliser. Et cela fonctionne à première vue : plusieurs entreprises – le chauffagiste Carrier, l’opérateur de téléphonie mobile Sprint Nextel - ont tour à tour annoncé vouloir rapatrier des emplois aux Etats-Unis après avoir été malmenées publiquement par le président élu. Le 3 janvier 2017, le groupe automobile Ford, menacé par Trump d'importantes taxes d'importation, est revenu sur sa décision de construire une nouvelle usine au Mexique, préférant utiliser une partie des 1,6 milliard de dollars prévus pour le projet pour le développement d'un site dans le Michigan, durement touché par la désindustrialisation.

« Agrandir les usines aux Etats-Unis »

A la suite de leur entrevue, Bernard Arnault et Donald Trump ont expliqué qu’ils envisageaient une étroite collaboration. Le patron de LVMH a annoncé deux projets : le premier consiste à agrandir les usines qu’LVMH possède en Californie, " en raison de l'immense succès des produits Louis Vuitton qui y sont fabriqués depuis 25 ans". L'autre projet est la construction ex-nihilo d'une nouvelle fabrique en Caroline ou au Texas. "Nous n'avons pas encore décidé mais ce sera fait rapidement" indique Bernard Arnault. A l’issue de leur entretien, Donald Trump a clamé que Bernard Arnault « faisait partie des grands hommes ».

Le premier des patrons français n’était pas le seul, ce lundi, à venir promettre des emplois aux américains puisque le chinois Jack Ma, président du géant du commerce en ligne Alibaba avait lui aussi fait le déplacement. Il s’est engagé lui aussi à investir aux Etats-Unis avant de déclarer que Donald Trump était « très ouvert d’esprit ». De quoi rassurer Pékin, où la classe dirigeante s'inquiète notamment de la mise en oeuvre aux Etats-Unis d'une politique commerciale protectionniste. Depuis son élection, le 8 novembre dernier, le président élu s'en est pris à plusieurs reprises à la Chine.

Crédit photo: Albin Lohr-Jones / DPA

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